Aujourd’hui, je réagis à une vidéo diffusée par Corse-matin mettant en lumière une pratique ancestrale Corse utilisée par les bergers pour soigner la sciatique. Ces récits, empreints de mystère, nous plongent dans un passé où la médecine traditionnelle côtoyait le sacré, et où les gestes, parfois impressionnants, étaient portés par une foi indéfectible en leur efficacité.
En tant que professionnel de santé, je prends régulièrement en charge des patients souffrant de sciatique, avec des approches modernes et basées sur des preuves scientifiques. Pourtant, je suis frappé par la persistance de ces croyances dans notre société contemporaine. Pourquoi, encore aujourd’hui, certains préfèrent se tourner vers ces pratiques anciennes ou vers d’autres formes de soins non conventionnels, plutôt que vers la médecine fondée sur la science ?
Ces traditions Corses, souvent transmises de génération en génération, sont généralement pratiquées de manière bienveillante, sans aucune demande de paiement. Elles font partie intégrante du patrimoine culturel et de l’identité insulaire, reflétant des valeurs de solidarité et d’entraide qui méritent respect.
Cette question ne devrait donc pas nous pousser au jugement, mais plutôt à la réflexion. Que disent ces choix de nos prises en charge actuelles ? Si les patients cherchent parfois ailleurs, est-ce parce qu’ils perçoivent une froideur ou une distance dans notre approche scientifique ? Ou est-ce parce qu’ils ressentent le besoin de se reconnecter à des pratiques qui, au-delà du soin, touchent à une forme de spiritualité ?
En ce jour de Noël, symbole d’espoir et de lumière, il est essentiel de reconnaître que la guérison ne passe pas uniquement par des traitements physiques. Elle mobilise aussi des dimensions émotionnelles, sociales et spirituelles. Peut-être est-ce ce besoin de sens et de lien qui explique pourquoi certaines traditions perdurent malgré les avancées de la science.
Et si ces croyances populaires, bien qu’incompatibles avec la science, nous invitaient à réinterroger notre façon de soigner ? À retrouver une prise en charge plus humaine, qui écoute et intègre, sans renoncer à la rigueur scientifique, ces besoins immatériels si souvent ignorés ?
En ce Noël, souhaitons que chacun trouve, dans la science ou dans la spiritualité, des réponses à ses souffrances et une paix pour avancer. La santé est une quête, et elle mérite que nous la prenions dans toute sa complexité, avec respect et humilité.
Bon’Natale a tutti!
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